Trafic de cocaïne : comment le réseau Dakar-Italie a été démantelé

Oulimata Yaba Diop, Nassirou Ndiaye alias Alain, Victor Oguiyoha et Goodwine alias Tony ont été jugés hier, mardi, devant la Chambre criminelle de Dakar. Ils sont poursuivis pour association de malfaiteurs et trafic international de drogue.

Malgré leurs dénégations, le parquet a requis contre chacun des trois hommes mis en cause dix ans de prison ferme et demandé l’acquittement d’Oulimata Yaba Diop. Le verdict est attendu le 7 juin prochain.

Dans son édition de ce mercredi, Les Echos a détaillé les circonstances de l’arrestation des quatre suspects, qui seraient au centre d’un réseau de trafic international de drogue.

L’indice Sokhna Baleyara

Tout est parti, selon le journal, de l’arrestation en Italie, en 2021, de Sokhna Baleyara. En provenance de Dakar, la dame transportait une grande quantité de cocaïne lorsqu’elle a été interpellée sur le sol italien.

Alertés, les policiers de l’Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants (OCRTIS) se penchent sur l’affaire. Ils découvrent un vaste réseau international de trafic de cocaïne avec un antenne au Sénégal.

Parmi les indices transmis par la police italienne apparaît le nom de Nassirou Ndiaye alias Alain. Les Echos rapporte que les enquêteurs sénégalais découvriront que ce dernier trafiquait de la drogue, précisément entre la Guinée et l’Ethiopie.

La police le prend un jour en filature jusqu’à ce qu’il embarque Victor à bord de sa Toyota. Au point de rendez-vous, ce dernier ressort de la voiture avec un sachet. Il est pris en flagrant délit avec 50 boulettes de cocaïne. Alain réussit à s’enfuir, mais sera arrêté plus tard chez lui.

Les réquisitions sur le téléphone de Victor permettent aux policiers de tomber sur le numéro de Tony. Ce dernier sera à son tour arrêté à Ouest-Foire alors qu’il remettait deux grammes de cocaïne à Oulimata Yaba Diop.

Règlement de comptes avec la police ?

À la barre, les accusés ont nié en chœur les faits. Alain a parlé d’un règlement de comptes entre lui et la police : «Ils avaient fait main basse sur mes deux véhicules en 2019 lors de ma première interpellation. J’ai vu plus tard l’une des voitures rouler à la Médina. Je suis allé leur demander des comptes. Et quatre jours plus tard, ils ont fait irruption chez pour m’attribuer la paternité d’une Toyota retrouvée chez moi et qui convoyait de la drogue.»

Alain a en outre affirmé que le numéro de Sokhna Baleyara ne figure pas sur le répertoire de son téléphone portable, comme l’affirment les enquêteurs.

Ses co-accusés plaideront non-coupables eux aussi. Pourtant, signale le journal, Oulimata Yaba Diop, aurait reconnu lors de l’enquête préliminaire avoir acquis les deux grammes de cocaïne trouvés sur elle auprès de Tony pour sa consommation personnelle.

Tout ce beau monde sera fixé sur son sort le 7 juin prochain.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire