Se faisant passer pour une avocate ou une procureure : Marième Faye gruge des bijoutiers et des vendeurs de 10 000 000 F Cfa

Marième Faye est dans de sales draps. Jugée, hier, pour escroquerie, elle risque une peine ferme de trois (3) ans. Elle sera fixée sur son sort le 26 octobre prochain.

Les antécédents judiciaires de Marieme Faye n’ont pas été une leçon pour celle-ci. Ayant été condamnée à une peine de 2 ans pour escroquerie, selon ses dires, elle comparaît encore à la barre des flagrants délits de Dakar pour les mêmes faits. Cette fois-ci, elle risque de passer trois (3) longues années à la citadelle du silence si le juge suit le réquisitoire du procureur. En effet, Marième a arnaqué plusieurs personnes en particulier des vendeurs. Son modus operandi pour délester ces honnêtes citoyens de leurs biens : elle se faisait passer pour des personnes qui ont des conditions de vie stables pour commander des marchandises avant de se fondre dans la nature.

Elle a été alpaguée grâce à Abdoul Ahat Bèye à qui elle a grugé de presque 5.000.000 de francs. Selon ce dernier, quand la prévenue l’a appelé, elle s’est présentée sous le nom de Madame Sarr. Elle lui a dit qu’elle allait le mettre en rapport avec une amie qui a besoin de bijoux. Ainsi, elle lui a ensuite donné un RV et, ayant mordu à l’hameçon, Abdoul Ahat lui ai donné les bijoux. Selon la partie civile, Marième s’est éclipsée après lui avoir demandé de patienter.

Désagréable surpris, le bijoutier a découvert plus tard que c’est avec la même personne qu’il a parlé au téléphone. Coïncidence heureuse, il l’a surprise quelques jours après dans la boutique de son oncle à Touba alors qu’elle était en train d’écouler d’autres bijoux. C’est dans ces circonstances qu’elle a été interpellée avant d’être acheminée à Dakar. L’enquête a révélé qu’elle avait des complices et qu’au-delà de Abdou Lakhat, elle utilisait d’autres subterfuges pour se faire livrer des marchandises. C’est l’un d’eux, Babacar Diop, qui a eu à révéler leur mode opératoire

Parmi les personnes pour lesquelles se faisait passer Marième Faye figure l’avocate Me Ndèye Fatou Sarr. Audacieuse, elle avait mis sur son profil sa photo. C’est une certaine Madame Mbacké qui a avisé la robe noire. «Quand on m’a envoyée son numéro, je lui ai dit d’enlever ma photo et elle m’a dit que je lui plaisais. Je lui ai fait savoir d’arrêter d’utiliser mon nom pour commander des sacs auprès des commerçants». C’est d’ailleurs en utilisant l’identité de Ndèye Fatou Sarr qu’elle a réussi à dépouiller Thierno Abou Diallo en commandant chez lui des sacs qu’elle n’a pas payés.

Quant à la plaignante Adja Fatou Thiam, Marième s’est présentée comme une procureure. «Elle a mis la photo d’une dame qui portait une robe. Je lui ai donné des bijoux d’une valeur de 4.000.000 de francs», raconte-t-elle. Prévenue d’escroquerie, Marième Faye alias Marième Tandian, née en 1983, a tenté de diluer sa responsabilité pénale en mettant tout sur le dos de son coprévenu Babacar Diop. À l’en croire, elle agissait sous les ordres de celui-ci.

«C’est Babacar Diop qui m’a instruite d’aller récupérer des bijoux en or auprès de Abdou Lakhat. Je faisais tout ce qu’il me demandait. J’ai cédé une partie des bijoux à Aby Gaye. Après mon arrestation, Les gendarmes de Ouakam m’ont demandé d’appeler Babacar Diop et de lui dire de venir récupérer des bijoux. Il m’a rejoint immédiatement et il a été alpagué». Quant à la photo de Me Ndeye Fatou Sarr qu’elle avait mise sur Watsapp, elle a nié cette accusation. Ses présumés receleur Babacar Diop et Aby Gaye, elle ont aussi contesté avoir reçu de l’or de Marième Faye. Fallilou Dioum qui avait bénéficié d’une liberté provisoire n’a pas déféré à la convocation du procureur.

Ce dernier, dans ses réquisitions a demandé au tribunal de relaxer Aby Gaye au bénéfice du doute. Contre Babacar Diop et Fallilou Dioum, il a requis six mois ferme. S’agissant de Marième Faye le parquet a demandé qu’elle soit condamnée à trois ans ferme.

Pour l’avocat de Marième Faye, Me Abdoulaye Tall, sa cliente a été toujours honnête en disant qu’elle n’a pas été seule. «Elle a été manipulée par Babacar Diop. Il ne faut pas se baser sur son passé pénal. Elle aurait pu vous dire qu’elle n’a jamais été condamnée ou qu’elle avait pris un mois. Elle a une fille de 22 ans et un garçon de 19 ans. Ce qu’elle a fait ne se justifie pas. Mais, accordez-lui une seconde chance», plaide-t-il. Mais, selon le conseil de Babacar Diop, aucune des victimes n’a fait mention de la présence de Babacar.

Délibéré le 26 octobre prochain.

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