Motion de censure : « L’opposition savait que c’était voué à l’échec, mais elle a réussi… », (Assane Samb)

« L’opposition savait pertinemment que la motion de censure était vouée à l’échec ». C’est ce qu’a affirmé le journaliste Assane Samb, interrogé par Senego, suite au rejet, ce jeudi, de la motion de censure. Le Directeur de publication du Quotidien Rewmi pense cependant que l’opposition, sur le plan de la communication, a réussi qu’à même à détourner l’attention des Sénégalais sur la déclaration de politique générale. Assane Samb répond aux questions du journaliste Amath Diouf.

La motion de censure était-elle opportune ?

Je ne crois pas qu’elle était opportune pour deux raisons fondamentales. D’abord sur la forme, l’opposition savait pertinemment que pour réussir une motion de censure il faut avoir la majorité absolue des députés. Or, même si toute l’opposition s’était réunie avec le PDS, elle n’a pas la majorité absolue. Même le pourvoir n’a pas la majorité absolue. Donc sur la forme, l’opposition savait que le projet était voué à l’échec.

Maintenant dans le fond, quelle est la pertinence à faire tomber un gouvernement qui vient juste d’être installé ? Je ne vois pas pertinence. On ne peut pas empêcher Macky Sall d’avoir un gouvernement. Si vous faites tomber ces gens là, il va faire revenir d’autres.

Par rapport à ces deux aspects, je me dis qu’il n’y avait pas pertinence à déposer une motion de censure.

Quid de la Communication politique ?

Maintenant à considérer que par rapport à la déclaration de politique générale, qui ne fait que mettre l’accent sur les aspects positifs du bilan de Macky Sall, il faut que l’opposition travaille à ce que le débat ne soit focalisé sur le bilan ; et qu’elle arrive à mettre un écran de fumée de nature à noyer un peu l’aspect positif de la déclaration de politique générale, en poussant l’opinion à s’intéresser à elle-même. Ainsi, l’opposition a occupé aussi les réseaux sociaux que la place publique. Et ils l’ont réussi d’ailleurs. Et c’est peut être la seule démarche que j’entrevois et c’est sur le côté de la communication politique.