Après avoir été installé dans ses fonctions, le ministre de l’Education nationale a posé un nouvel acte pour la réforme du système éducatif. Il a rencontré, hier le G7, une organisation intersyndicale qui regroupe les sept principaux syndicats d’enseignement du pays. L’objectif visé par Moustapha Guirassy c’est d’écouter ces syndicalistes pour avoir une idée nette sur l’ensemble des revendications mais aussi avoir une idée sur la marche de l’école sénégalaise. A cette occasion, les syndicats d’enseignants ont ont invité le nouveau Ministre à mettre en place un cadre de concertation permanent pour maintenir le fil du dialogue.
Lors de cette rencontre entre le ministre de l’Education nationale et les syndicats du G7, ces derniers, par la voix de leur porte-parole, Hamidou Djedjiou, ont exposé leurs doléances sur la table de leur tutelle. Ils ont présenté les aspirations de l’enseignant parce que pour eux, l’enseignant doit être motivé et retrouver sa dignité et sa crédibilité. Ils demandent également à ce que l’Etat du Sénégal prenne au sérieux leurs doléances.
Les conclusions de la rencontre :
COMPTE-RENDU DE LA RENCONTRE DE PRISE DE CONTACT ENTRE LE NOUVEAU MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE ET LES SYNDICATS REPRESENTATIFS DU SECTEUR :
Le nouveau Ministre de l’Éducation nationale, Monsieur Moustapha Mamba GUIRASSY a convié les
syndicats représentatifs dudit secteur à une rencontre de prise de contact ce lundi 22 avril 2024 aux
sphères ministérielles de Diamniadio.
Monsieur le Ministre de l’éducation nationale a remercié tous les SG des syndicats d’avoir bien voulu
rehausser de leur présence la rencontre et a annoncé son intention de nouer partenariat fort avec eux pour la bonne marche de l’école. Il a invité, en tant que partenaires sociaux du ministère à migrer d’un
système éducatif vers une « société éducative » pour une école inclusive et performante.
Il a enfin rappelé aux SG les objectifs qu’il s’est fixé dès sa nomination à la tête du département, portant
notamment sur la réorientation des enseignements et apprentissages vers les sciences, la technologie et le recours à l’intelligence artificielle ainsi que la prise en compte de nos valeurs et croyances.
Les Secrétaires généraux ont respectivement pris la parole pour adresser leurs vives félicitations au nouveau ministre et surtout s’engager à l’accompagner dans sa nouvelle mission pour une école
sénégalaise qui cadre avec les attentes des populations. Ils ont ainsi affirmé leur adhésion totale au
concept de société éducative qui requiert d’une part l’implication de tous pour la refondation de notre
école et appelle d’autre part à la rupture définitive pour l’instauration de « l’école de la réussite ».
Appréciant l’état du partenariat entre le ministère et les syndicats, les Secrétaires généraux ont déploré le climat social délétère marqué par des crises récurrentes et l’absence de cadre de concertation permanent avec les partenaires sociaux. La léthargie du dispositif de dialogue social ainsi que le faible niveau d’implication des syndicats dans certaines activités phares du ministère ont été décriés par les syndicats.
Les syndicats ont également dénoncé le non-respect des engagements souscrits, les violations récurrentes des droits des travailleurs, du principe de la gestion démocratique et le manque de volonté
notoire du Gouvernement sortant qui ont souvent été les véritables causes des crises notées dans le secteur, Pour la bonne marche de l’école, les syndicats ont invité le nouveau Ministre à mettre en place un cadre de concertation permanent pour maintenir le fil du dialogue avec les syndicats et à adopter une démarche inclusive et participative pour reconstruire ensemble notre école.
Parlant du passif social, les Secrétaires généraux sont largement revenus sur les accords qui cristallisent l’espoir des enseignants du Sénégal et dont la matérialisation est indispensable à la transformation du secteur de l’éducation. IL s’agit essentiellement :
➢ De la dématérialisation des actes et des procédures administratifs ;
➢ De la révision du statut des décisionnaires grâce à la signature diligente du décret n° 374è347
du 12 avril 1974 en tenant compte de la rétroactivité et en améliorant considérablement leur pension de retraite ;
➢ Du parachèvement de toutes les formations diplômantes des enseignants :
La formation des professeurs de philosophie et surtout de la formation spéciale n’a pas encore démarré ;
La formation de tous les chargés cours ;
L’apurement de toutes les demandes de mise en position de stage ;
La formation de tous les MEPS au CNEPS de Thiès ;
La formation de tous les PC issus du recrutement spécial de 2021 : les profs d’EPS, de philosophie, d’économie sont laissés en rade ;
La formation des PC ayant capitalisé plusieurs années d’expérience ;
La formation des professeurs d’économie à l’ENSEPT.
(Les syndicats ont déploré la persistance de certaines difficultés internes à la FASTEF malgré le
paiement de l’enveloppe financière destinée à la prise en charge de toutes les formations.)
➢ De la poursuite de la correction des iniquités dans la rémunération des enseignants ;
➢ De la suppression de la catégorisation des lycées : les nouvelles créations de 2022 à 2024 ne
sont pas catégorisées ;
➢ De la publication des actes de nomination des chefs d’établissements ;
➢ Du paiement des indemnités de sujétion aux chefs d’établissements nommés entre 2022 et
2024 ;
➢ De la création du corps des administrateurs scolaires ;
➢ De l’organisation du concours des passerelles professionnelles dans le moyen secondaire avec
le relèvement des quotas ;
➢ De la réforme du CAP pour permettre aux instituteurs formés dans les CRFPE de sortir avec
leurs diplômes de CAP ;
➢ De l’apurement des rappels et l’arrêt de la surimposition ;
➢ De l’apurement des prêts au logements ;
➢ De l’apurement des rappels et de l’arrêt de la surimposition ;
➢ Du relèvement des budgets des établissements ;
➢ Du choix des présidents de jury au baccalauréat qui devrait être élargi à tous les formateurs des
CRFPE sans aucune forme de discrimination ;
➢ De la correction des nouveaux critères de zonage pour éviter de léser les enseignants exerçant
dans les zones déshéritées ;
➢ Du reversement des METP dans le corps des professeurs d’enseignement technique du moyen ;
➢ De l’immatriculation à l’entrée des écoles de formation de enseignants ;
➢ Du paiement de l’indemnité de recherche documentaire à tous les chargés de cours ;
➢ De la résorption des abris provisoires dans le système éducatif ;
➢ De la formation des enseignants polyvalents ;
➢ Du recrutement des enseignants des classes passerelles et des classes communautaires.
Abordant les perspectives, les Secrétaires généraux ont invité les autorités à la tenue de concertations
dans le secteur de l’éducation pour examiner les questions relatives à :
➢ La réformes des programmes ;
➢ La refondation de l’école ;
➢ La revalorisation des pensions de retraite ;
➢ Au relèvement de l’âge de la retraite de 60 à 65 ans en optionnel ;
➢ La réforme des examens du CFEE et du BFEM et c…
Appréciant les nouvelles mesures prises par le ministre portant sur le recensement des personnels
enseignants, les Secrétaires ont invité le ministre à poursuivre la dynamique et à faire un état des lieux
sur la gestion globale du département de l’éducation nationale.
Le Ministre est largement revenu sur la notion de société éducative pour montrer qu’il vise l’implication
de tous les acteurs. Il a invité les syndicats à s’orienter davantage vers les réformes structurelles, la
dimension spirituelle dans l’école, le recours à l’intelligence artificielle pour la transformation de notre
école.
Il a réaffirmé sa volonté de procéder à l’apurement du passif des accords signé avec le
Gouvernement et à la tenue de rencontres régulières avec les syndicats. Enfin, le Ministre a rappelé la
nécessité de s’inscrire dans une dynamique d’anticipation et proactivité pour la résolution des problèmes
du secteur éducatif.
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