Le chef de l’Etat Macky Sall est confronté, en perspective du scrutin de juillet qualifié par certains de test majeur avant la présidentielle de 2024, à de véritables défis
A mi-mandat de son quinquennat, le Président Macky Sall s’achemine vers des élections législatives qui pourraient s’avérer largement rédhibitoires. Pour cause, le patron de la majorité et chef de l’Etat se retrouve confronté, en perspective du scrutin de juillet qualifié par certains de test majeur vers la présidentielle de 2024, à de véritables défis : mortal kombat avec l’opposition sous dominante Yewwi-Wallu, investitures de tous les dangers au sein de Benno Bokk Yaakaar.
Programmées dans quelques semaines, les élections législatives devant renouveler la treizième législature forte de 165 membres, ne sont pas parties pour être une partie de plaisir pour le président Macky Sall. Alors que la coalition majoritaire vient juste de sortir fortement perturbée d’élections locales où elle a perdu dans la majorité des grandes villes du pays (Dakar, Thiès, Ziguinchor, Kaolack, Diourbel…), son patron organise, moins de six mois après, des Législatives quasiment décisives pour son pouvoir. Et cela, d’autant que l’opposition qui a été ragaillardie par sa percée électorale de mars dernier s’est fixée pour mot d’ordre d’installer la cohabitation au sein de l’Assemblée nationale.
Histoire de promouvoir un autre modèle de contrôle des politiques publiques et surtout de barrer la route à toute velléité de troisième mandat au président Macky Sall. Pour ce faire, une alliance assez inédite a vu le jour dans le champ politique avec la jonction opérée par Yewwi Askan Wi d’Ousmane Sonko de Pastef Les Patriotes, Khalifa Sall de Taxawu Sénégal et autre Moustapha Sy du Pur, avec la Grande Coalition Wallu Sénégal pilotée par le Pds de Me Abdoulaye Wade et ses alliés. Une véritable force politique (si elle parvient à survivre de ses guêpiers internes) qui s’est d’ailleurs accordée à promouvoir des listes départementales sur la base du «Tous pour un, tous contre Macky». C’est dire que le Président de la République qui est déjà à mi-mandat de son quinquennat, premier mandat ou dernier mandat selon les uns et les autres, se retrouve à une étape décisive de son règne.
Pour la première fois au cours de sa présidence débutée en 2012, avec le déboulonnage du troisième président du Sénégal, en l’occurrence Me Abdoulaye Wade, Macky Sall qui a toujours réussi à réduire son opposition à « la plus simple expression » en gagnant toutes ses élections (Législatives de 2012 et 2017, Locales de 2014, élections territoriales de 2016, Présidentielle de 2019), fait face à une force politique qui pourrait lui faire très mal.
Dans ce «mortal kombat» pour les élections législatives, ce n’est pas seulement Ousmane Sonko, arrivé troisième à la dernière présidentielle et tête de liste nationale de Yewwi Askan Wi, qui ira à l’assaut du « Macky », en compagnie de toute l’opposition. Le facteur x pourrait bien l’entrée en lice de Me Abdoulaye Wade qui serait pressenti comme tête de liste nationale de Wallu Sénégal.
Quoique comptant 95 ans, le «Pape du Sopi» qui avait boycotté la dernière présidentielle comptabilise un électorat naturel qui pourrait lui être encore fidèle, le 31 juillet prochain. Et du coup, faire tanguer la balance au niveau de certains départements où le pouvoir en place régnait sur le fil du rasoir.
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