Les étudiants de l’université Gaston Berger de Saint-Louis se sont encore fait remarquer par des actes de violence perpétrés dans le campus universitaire. Ils ont saccagé les restaurants universitaires, dans la nuit du samedi après avoir barré la route et affronté les Forces de l’ordre pendant plusieurs heures, pour protester contre la décision de la direction du Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous) de fermer les restaurants pendant que beaucoup de leurs camarades sont en examen.
La tension est permanente à l’université Gaston Berger de Saint-Louis. La colère des étudiants a été provoquée par la décision du Centre des œuvres universitaires jugée malvenue et inappropriée par les Sanarois. En effet, c’est juste après avoir pris connaissance d’un communiqué, publié le samedi par le Crous annonçant la fermeture jusqu’à nouvel ordre des restaurants, que les étudiants ont décidé de se braquer. Dans ce communiqué, on pouvait lire : «Suite à la décision de la Commission sociale des étudiants de Saint-Louis (Comsoc) de procéder pendant 72 heures renouvelables à des journées sans tickets, le Centre des œuvres universitaires est au regret d’annoncer à la communauté que les restaurants universitaires seront fermés jusqu’à nouvel ordre à partir du 15 juillet au déjeuner.» Se sentant lésée par cette décision, la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) a immédiatement convoqué une Assemblée générale d’urgence pour mobiliser et partager avec ses membres sur la conduite à tenir. Suite à cette Assemblée générale, les étudiants ont utilisé, pour riposter, leur stratégie habituelle consistant à barrer la route. Ils ont ensuite affronté les Forces de l’ordre pendant plusieurs tours d’horloge avant de saccager les restaurants universitaires, mettant tout sens dessus dessous, y compris les bureaux. Cette riposte se justifie, selon les étudiants, par le mépris à leur égard de la part de la direction du Crous qui, pour eux, a tout juste voulu les punir à cause de leur décision de décréter 72 heures renouvelables de journées sans tickets. Ces étudiants ont surtout déploré le fait que le Crous ait pris cette décision alors que beaucoup de leurs camarades sont en train de faire leurs examens.
Ugb sans Recteur
Cette situation de «ni paix ni guerre» commence à perdurer à l’Ugb où il ne se passe plus un trimestre sans qu’il n’y ait des situations de malaise. La violence fait en effet pratiquement partie du quotidien des étudiants qui l’utilisent maintenant comme principale arme pour pousser les autorités universitaires à satisfaire leurs demandes. De leur côté, les autorités universitaires semblent avoir perdu le contrôle du campus où les décisions malencontreuses se multiplient depuis plusieurs années.
Les mesures du Crous sont rarement acceptées par la communauté estudiantine, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Par ailleurs, les responsables du Crous peinent toujours à faire appliquer certaines décisions.
De plus, l’absence d’autorité et de fermeté devant certaines situations plombe le fonctionnement du campus social. Il s’ajoute à cela que l’université est devenue presque une zone de non droit où les étudiants en particulier, dictent leur loi sans que personne ne puisse remettre les choses à leur place. Une situation exacerbée par l’affectation du Recteur. Arrivé en mai 2018 à l’Ugb dans la foulée de la mort de Fallou Sène, Pr Ousmane Thiaré qui a été nommé le 23 juin dernier, Directeur général de la Cyber-infrastructure nationale pour l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation (Cineri), n’est toujours pas remplacé. Et il laisse un grand vide. Autant de choses qui font que l’université Gaston Berger, jadis centre d’excellence, devient au fil des ans, une université comme toutes les autres. Et y étudier est devenu une véritable galère.
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