Cheikh Yérim Seck est, dans son dernier ouvrage, revenu avec des détails croustillants sur la relation entre Macky Sall et Idrissa Seck. Deux hommes politiques qui, selon le journaliste, ne s’apprécient guère. « Idrissa Seck méprise Macky Sall. Macky Sall déteste Idrissa Seck », a écrit Cheikh Yérim Seck. Une détestation mutuelle qui plonge ses racines dans la querelle de succession qui a opposé les deux mastodontes politiques sous le régime du Président Abdoulaye Wade, « aux yeux de Idy, Macky Sall n’a jamais cessé d’être ce cadre du PDS, président de la Cellule initiatives et stratégies du parti qui, introduit par Ousmane Masseck Ndiaye, faisait le pied de grue à son domicile du Point E pour être nommé directeur général de la PETROSEN, au cours des mois qui ont suivi l’accession d’Abdoulaye Wade au pouvoir, en 2000… Quand trois ans plus tard, Macky Sall a pris de l’étoffe et est entre temps devenu ministre d’état chargé de l’Intérieur et des Collectivités locales, dans un contexte de guerre brutale entre Wade et Idrissa Seck,celui-ci à toujours vu en lui le faiseur de sales boulots, celui-là même qui l’espionnait avec ses proches et fabriquait des fiches de renseignements pour toujours l’enfoncer davantage aux yeux de Wade », affirme l’ancien journaliste de Jeune Afrique.
Le Chef de l’état rend bien l’ascenseur au Président du CESE selon toujours Cheikh Yérim Seck, « Macky Sall voue une grande détestation à son prédécesseur à la primature sous Wade. Et une grande défiance. Au tout début de son avénement au pouvoir, il l’a tendu un piège en lui proposant de devenir président du Sénat, une institution que tous les opposants avaient décriée au cours de la campagne électorale qui venait de s’écouler. Seck a décliné poliment l’offre. Puis, avec la bénédiction du Président, il a bien entamé une médiation entre les parties de la crise libyenne. Mais Macky Sall l’a stoppé net alors qu’il était bien avancé, craignant qu’il acquière, s’il réussissait, une plus forte stature internationale », note Cheikh Yérim Seck. Mais, la haine mutuelle entre les deux hommes politiques n’a pas obstrué les voies du dialogue. Ils ont commencé à discuter à la veille de la présidentielle de 2019 par l’intermédiaire d’un guide religieux. « Depuis ce jour , Macky Sall et Idrissa Seck n’ont pas cessé d’échanger coups de fil et enveloppes bourrées à l’insu de leurs états-majors politiques respectifs et des sénégalais », souligne Cheikh Yérim Seck. Des négociations qui ont abouti à la nomination de Idrissa Seck à la tête de la CESE. Mais, ce dernier n’a pas enterré ses ambitions selon le journaliste, « Macky Sall, empêché de se présenter à la présidentielle 2024 par la clause constitutionnelle de limitation des mandats, pourrait recourir à lui pour lui succéder afin qu’il lui assure ses arrières ».
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