Dans l’affaire François Mancabou, s’achemine-t-on vers un nouveau cas Idrissa Goudiaby ? La famille de ce taximan mort à Ziguinchor le jour de la manifestation interdite de Yewwi Askan Wi, le 17 juin, a demandé et obtenu une deuxième autopsie sur la dépouille de la victime. Elle ne faisait pas confiance à la première expertise, qui avait conclu que le défunt a été tué avec un objet contondant et tranchant alors qu’elle se dit convaincue que le défunt a reçu une balle.
Le même scénario risque de se répéter pour François Mancabou. L’autopsie du corps de ce dernier a été réalisée dimanche dernier à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff alors que les avocats de la famille de la victime affirment qu’ils n’ont pas été informés. Les robes noires disent attendre les résultats de l’expertise, en espérant qu’ils confirmeront leur thèse selon laquelle le défunt a succombé à des tortures. Dans le cas contraire, ils n’écartent pas de réclamer une contre-expertise.
En attendant le rapport du légiste, le président de l’Ordre des médecins, Dr Boly Diop, informe que c’est bien l’organisation qu’il dirige qui a choisi les experts qui ont pratiqué l’autopsie de François Mancabou. «C’est effectivement l’Ordre qui a désigné les médecins légistes. Nous avons fait le choix et nous l’avions communiqué aux intéressés», a confié Dr Boly Diop dans les colonnes de Enquête de ce mardi.
Pourquoi la famille de François Mancabou n’a pas été informée ? Pourquoi le médecin qu’elle devait désigner, n’a pas été retenu ? Pourquoi l’autopsie n’a pas été pratiquée à l’hôpital Aristide Le Dantec, plus proche de Principal, où la dépouille était gardée ?
Le président de l’Ordre des médecins s’est gardé de se prononcer sur ces questions que soulève la famille du défunt. Il dit : «Vous savez que nous ne pouvons pas entrer dans certaines considérations.»
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