1,7 millions d’euros par an.
C’est ce que paye l’Union européenne pour piller les ressources halieutiques sénégalaises.
C’est le prix d’une mort annoncée pour les 600.000 personnes qui vivent de la pêche au Sénégal, condamnés à la misère ou l’exil.
C’est le carburant d’une crise migratoire qui année après année frappe tant l’Afrique de l’Ouest que l’Union européenne, alimentant les mafias, trafics de drogue, exploitations et morts par noyade.
A cela s’ajoutent les politiques prédatrices des flottes chinoises et des chalutiers illégaux, notamment espagnols.
La solution est certes diplomatique, avec la dénonciation des accords existants, mais également sécuritaire: elle exige un investissement massif dans une flotte de garde côtes et le renforcement des services de renseignement et de douanes qui rendent ses eaux au peuple sénégalais.
Plutôt que de financer des politiques de lutte contre les flux migratoires, aussi illusoires que mortifères, les pays frères du Sénégal devraient ouvrir des coopérations bilatérales sur ces points.
Quant aux traitres à la nation, qui se vendent aux puissances étrangères, servant de prête-nom à ces opérations de pillage, et génèrent des cadavres par palanquées, leur sort est judiciaire, et les assises actuelles devraient s’intéresser à la création de juridictions spécialisées chargées de la délinquance maritime.
Les moyens de police et de justice que Macky Sall mobilisait pour réprimer ses oppositions trouveraient intérêt à s’y redéployer.
Sur ces assises, un espoir: qu’elles soient l’opportunité d’une réflexion anthropologique profonde sur le caractère profondément occidentalisé de la justice pénale sénégalaise, et la nécessité de renouer avec les structures traditionnelles qui ont irrigué ce territoire des siècles durant.
Des robes qui assimilent juges et avocats à des corbeaux au primat donné à la détention à l’occidentale, le Sénégal a l’opportunité de réfléchir à une révolution bien plus profonde que les ajustements envisagés jusqu’ici, qui se nourrisse de l’importance que ses populations attribuent à des notions perdues en occident, à commencer par l’honneur.
J’espère enfin et surtout que la question des sanctions et réparations à l’égard des dérives du régime précédent recevra la centralité qu’elle mérite, pour éviter les dérives connues au cours du dernier mandat.
Ousmane Sonko a reçu deux dons de Dieu: l’intelligence et le charisme. Puisse-t-il les mobiliser, pleinement, sans entraves, au service du peuple qui à lui, et à lui seul, s’est voué.
Pensées aux confrères qui seront demain honorés par ce dernier. Ils ont été seuls, face à une marée de lâcheté, aux cotés du peuple sénégalais, pour lui éviter les heures sombres auxquelles le régime précédant les promettait.
Puissent-ils être reconnus et récompensés pour cela.
Non pour avoir sauvé un homme, mais un peuple qui se levait, et qui autrement, se serait trouvé seul face à la force brute et aux balles, contre lesquelles la magistrature, à l’exception flagrante de Sabassy Fay, n’aura rien fait.
Juan Branco*
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