À rebrousse-poil : Sextape, nude, …”Little brother”, ce petit objet nous rend fous (Adama Ndiaye)

George Orwell, dans son roman 1984, avait parfaitement mis en lumière les fondements d’une société totalitaire.  Il avait, précisément, montré que leur particularité n’était pas, comme on le répète souvent, le manque de transparence, mais au contraire un trop plein de transparence, l’abolition de toute frontière entre vie privée et vie publique face à un État qui contrôle tout, voit tout, sait tout. “Big Brother is watching you”. Par la magie des “télécrans”, installés dans tous les domiciles de l’Oceania, rien n’échappe à l’État, même les plus minimes froncements de sourcils. L’État, dans le roman d’Orwell, était au courant du menu de votre petit déjeuner, à la femme avec qui vous couchiez le soir…

Toutefois, même dans sa plus folle imagination, Orwell n’aurait pu anticiper, 73 ans après la parution de son chef-d’oeuvre, que l’État n’ait plus besoin de mettre en branle le monstre totalitaire pour surveiller les moindres faits et gestes des citoyens. Désormais ceux-ci s’en chargent eux-mêmes, ils sont leurs propres espions, ils cassent eux-mêmes les murs de la vie privée. Par la magie des smartphones et des réseaux sociaux, les hommes se mettent en scène, et  partagent ou plutôt exhibent tout leur quotidien : dernier costume ou robe achetée, nouvelle montre de luxe, nouvelle conquête, leurs trois repas quotidiens. Ils mettent en scène leur humeur, peine, joie…Et ils en viennent tout naturellement à filmer leurs ébats sexuels. Au Sénégal, il ne se passe plus un jour sans qu’une affaire de sextape ne défraie la chronique. Hier, Seneweb en a relaté deux impliquant des personnages publics :  dans l’une, 

un responsable politique de l’Alliance Pour la République (APR), dans l’autre le  Chef de cabinet de Diène Farba Sarr à la délégation Générale à la Promotion des Pôles Urbains (DGPU).

George Orwell, dans son roman 1984, avait parfaitement mis en lumière les fondements d’une société totalitaire.  Il avait, précisément, montré que leur particularité n’était pas, comme on le répète souvent, le manque de transparence, mais au contraire un trop plein de transparence, l’abolition de toute frontière entre vie privée et vie publique face à un État qui contrôle tout, voit tout, sait tout. “Big Brother is watching you”. Par la magie des “télécrans”, installés dans tous les domiciles de l’Oceania, rien n’échappe à l’État, même les plus minimes froncements de sourcils. L’État, dans le roman d’Orwell, était au courant du menu de votre petit déjeuner, à la femme avec qui vous couchiez le soir…

Toutefois, même dans sa plus folle imagination, Orwell n’aurait pu anticiper, 73 ans après la parution de son chef-d’oeuvre, que l’État n’ait plus besoin de mettre en branle le monstre totalitaire pour surveiller les moindres faits et gestes des citoyens. Désormais ceux-ci s’en chargent eux-mêmes, ils sont leurs propres espions, ils cassent eux-mêmes les murs de la vie privée. Par la magie des smartphones et des réseaux sociaux, les hommes se mettent en scène, et  partagent ou plutôt exhibent tout leur quotidien : dernier costume ou robe achetée, nouvelle montre de luxe, nouvelle conquête, leurs trois repas quotidiens. Ils mettent en scène leur humeur, peine, joie…Et ils en viennent tout naturellement à filmer leurs ébats sexuels. Au Sénégal, il ne se passe plus un jour sans qu’une affaire de sextape ne défraie la chronique. Hier, Seneweb en a relaté deux impliquant des personnages publics :  dans l’une, 

un responsable politique de l’Alliance Pour la République (APR), dans l’autre le  Chef de cabinet de Diène Farba Sarr à la délégation Générale à la Promotion des Pôles Urbains (DGPU).

Mais, au-delà de ces deux histoires emblématiques, les “cas”, comme l’appellent les jeunes, foisonnent. Des milliers d’anonymes sont concernés, et voient du jour au lendemain leur réputation ternie et leur vie détruite. Le prix à payer pour avoir transformé nos vies en reality show.

Tendance, du reste,  bien analysée par l’écrivain français, Raphaël Enthoven dans son essai “Little brother”.  “Asservies par la multiplication d’écrans, nos personnalités deviennent doubles ou se perdent parfois dans le narcissisme à outrance. Le selfie est une procédure de surveillance de soi par soi. On a remplacé le bonheur ou la tristesse par son spectacle”, écrit-il.

En effet, se mettre en spectacle est la valeur cardinale de notre époque. Après tout, le destin de Kim Kardashian a de quoi faire rêver.  L’américaine pèse 3,2 milliards de dollars.  Beaucoup oublient que c’est par la diffusion d’une sextape, qu’elle a volontairement orchestré, que son ascension fulgurante a démarré.  Pas sûr, néanmoins qu’au pays de Jamra, cette stratégie soit bankable…