Le président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, a annoncé que les élections législatives anticipées se tiendront le 24 novembre prochain. Cette décision a été prise après consultation du gouvernement, de la Commission électorale nationale (CNE) et des partis politiques représentés au parlement.
Le débat sur la légitimité de cette dissolution a été relancé cette semaine par Guy Marius Sagna, Lors d’une séance plénière à l’Assemblée des députés de la CEDEAO à Abuja, au Nigeria, le député sénégalais et membre du parlement de la CEDEAO, a accusé le président Embaló d’avoir perpétré un « coup d’État constitutionnel ». Selon Sagna, la constitution de la Guinée-Bissau stipule que l’Assemblée nationale ne peut être dissoute qu’après douze mois suivant son installation. Cependant, Embaló a dissous l’Assemblée seulement six mois après son installation, ce qui, selon Sagna, constitue une violation claire des dispositions constitutionnelles. Il a également souligné que même les militaires au Niger, au Mali ou en Guinée qui ont effectué des vrais coups d’état, n’ont pas dissous leurs Assemblées nationales .La fixation de cette nouvelle date de scrutin en novembre semble donner gain de cause à ses critiques.
Le président bissau-guinéen avait pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale le lundi 4 décembre 2023, trois jours après des affrontements armés que le dirigeant a qualifiés de « tentative de coup d’État ». Le parlement était alors dominé par l’opposition. Dans un décret présidentiel communiqué à la presse, il a été précisé que « la date des prochaines élections législatives sera fixée le moment opportun, conformément aux dispositions (…) de la Constitution ». Embaló a invoqué la « complicité » entre la Garde nationale, impliquée dans les affrontements, et la Garde présidentielle.
L’opposition réclame des élections présidentielles en 2024
L’opposition, composée de la coalition PAI-Terra Ranka, de l’Assemblée populaire unie-Parti démocratique de Guinée-Bissau (APU-PDGB) et du Mouvement pour l’alternance démocratique (MADEM-G15), s’oppose fermement à la tenue des législatives en novembre. Ils exigent l’organisation des élections présidentielles en novembre 2024, arguant que le mandat du président Embaló se termine en février 2025. Malgré cette demande, le président Embaló reste inflexible, ayant reçu l’assurance du président de la Commission électorale nationale, Npabi Cabi, que le corps électoral est prêt à procéder au vote dès que possible.
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