Cayar – Lotissement destructif sur la bande de filaos : Le maire Aliou Ndoye parle d’«allégations infondées»

Impliqué dans des «actions dévastatrices sur la bande de filaos à Cayar, pour les besoins d’un lotissement portant sur 37 ha dont la première phase est de 27 ha», par le Collectif pour la défense de l’environnement «Saytu Sunu Momel» de Cayar, le maire Aliou Ndoye, à travers une sortie tenue ce dimanche 25 février 2024, face à la presse, parle d’«allégations infondées».

Par Cheikh CAMARA – En sa qualité d’édile de la ville de Cayar, commune située dans l’arrondissement de Keur Moussa (département de Thiès), le maire Aliou Ndoye a tenu à apporter des éléments de réponse contre ce qu’il qualifie d’«allégations infondées» tenues par un «soi-disant Collectif pour la défense de l’environnement de Cayar dénommé Saytu Sunu Momel». Lequel se définit comme un regroupement de citoyens originaires du village traditionnel des pêcheurs dont l’objectif est d’œuvrer pour la protection de l’environnement et du cadre de vie de la population locale.

Lotissement dénommé «Bois de village 1»
Le maire de Cayar Aliou Ndoye rappelle le déroulé de l’affaire : «Le 4 août 2016, le Conseil municipal, sous l’égide du défunt honorable député-maire, a adopté le projet de lotissement dénommé Bois de village 1, d’une superficie de 27 ha 49 a 59 ca. Ladite délibération est approuvée par le sous-préfet de l’arrondissement de Keur Moussa, chargé d’exercer le contrôle de légalité des décisions du Conseil municipal.» Il poursuit : «Une fois l’approbation acquise, les services techniques concernés, sous la houlette de la Division régionale de l’urbanisme et de l’habitat de Thiès, ont, à tour de rôle, émis des avis favorables. C’est sur la base de ces avis que l’autorisation de lotir a été établie par l’arrêté du ministère de l’Urbanisme, du logement et de l’hygiène publique, le 4 mai 2021, sous le 018262.»

M. Ndoye fait des remar­ques : «Puisque le site, objet du lotissement, abritait des arbres (filaos), nous avons saisi, par correspondance, la Direction nationale des eaux et forêts, aux fins d’obtention d’un permis d’abattage. Ainsi, à la suite de nombreuses visites effectuées sur le site, le Service des eaux et forêts nous a délivré un permis autorisant l’abattage des arbres.»

Sur la question de la transparence
Selon le maire Aliou Ndoye, «dans le souci de prôner la transparence dans le traitement des affaires foncières, plus précisément concernant ce lotissement, une session extraordinaire a été convoquée le 27 janvier 2024, sous la présence effective du Sous-préfet de Keur Moussa, représentant de l’Etat. Cette session nous a permis de passer en revue toute la procédure, et les conseillers municipaux, à la majorité des membres présents, ont adopté le protocole d’accord signé entre le maire et le promoteur. A la suite de cette adoption, un ordre de service est établi pour le démarrage effectif des travaux de terrassement».

L’édile de la ville de Cayar rappelle que «ce lotissement est plébiscité par les populations, au regard du nombre de requêtes enregistré quotidiennement». En outre, ajoute-t-il, «les listes de présence des nombreuses réunions et les différentes consultations publi­ques organisées à ce sujet en témoignent». Aussi de remarquer que «dans ces dites rencontres, participaient, entre autres, les notables, les dignitaires lébous, les cadres de la Société civile, les représentants des jeunes, les femmes, etc.». Aux yeux du maire Ndoye, «un soi-disant collectif, regroupant des adversaires politiques, avec des idées désuètes, ne peut pas se prévaloir le droit de parler au nom des populations. Ces dernières ont déjà porté leur choix sur une équipe municipale pour tenir les rênes de leur destinée pour un temps bien déterminé».

«Saytu Sunu Momel»
Pour rappel, le Collectif pour la défense de l’environnement «Saytu Sunu Momel» de Cayar, au cours d’un point de presse, s’était offusqué du fait qu’«on est en train de terrasser des milliers de filaos se situant sur le bloc 19 sur la bande de filaos n°2 située à l’Est de Cayar avec ses préjudices sur l’environnement, le cadre de vie et les activités maraîchères dans la zone et ce, en violation flagrante du Code de l’environnement et du Code forestier». En mesurant, sans aucun doute, «les conséquences dramatiques sur l’érosion côtière, l’avancée des dunes qui va entraîner inéluctablement la dégradation des périmètres maraîchers». Sans compter «la mort du maraîchage, occupant la 2e place dans l’économie locale, à côté de la pêche qui vit une crise sans précédent avec l’extrême raréfaction des produits ha­lieu­tiques, en plus des vagues de départs, par milliers, vers «barsa ou barsak», d’où l’assombrissement de l’avenir des populations de Cayar».
Correspondant

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